RISQUE ROUTIER PROFESSIONNEL, LES CAUSES : 1ère PARTIE

RISQUE ROUTIER PROFESSIONNEL : LA COMPLAISANCE

L’acte de conduite au travail est un acte de travail et l’accident routier est la première cause de mortalité au travail. C’est pour cela que le risque routier doit être pris comme un risque majeur dans l’entreprise.

Face à un ou des accidents, bien souvent le chef d’entreprise mettra d’abord en cause les compétences de conduite de son collaborateur. C’est là un moyen de s’affranchir de ses responsabilités. Toutefois la mise en cause des savoir-faire en matière de conduite du conducteur accidenté est une approche minimaliste et très restrictive de la situation.

La ou les causes de l’accident peuvent trouver leur source dans l’organisation du travail et donc des missions données au salarié. Si les missions sont mal calibrées en termes de temps de parcours, alors il est probable, que le salarié s’exonérera des règles de circulation, donnant ainsi la priorité à la réussite de la mission.

Il est commun de mettre en cause la vitesse pour lutter contre l’insécurité routière. Ainsi nous voyons l’implantation de radars de plus en plus sophistiqués et de plus en plus nombreux.

S’il est incontestable que c’est la vitesse qui tue, il est malgré tout essentiel de porter notre attention sur les comportements humains.

Mais si nous cherchons des causes humaines avons-nous tout exploré ?

La complaisance au volant : un risque majeur pour les professionnels de la route

Aux USA en 2021 les accidents mortels liés à la complaisance semblent avoir atteint 16%

Le risque routier professionnel constitue un enjeu de taille pour les entreprises et les employés, à la fois en termes de sécurité et de performance. Parmi les nombreux facteurs de risque identifiés, le phénomène de la « complaisance », ou excès de confiance, occupe une place centrale. Ce comportement insidieux, souvent sous-estimé, se manifeste lorsque les conducteurs effectuent leurs trajets sans une attention réelle, se laissant porter par la routine ou une fausse sensation de contrôle.

En clair le conducteur est en pilotage automatique, il n’est plus à sa conduite. Il est courant, par exemple, de voir des conducteurs rouler sur la voie du milieu, se faire dépasser par la droite et par la gauche, sans même qu’ils y prêtent attention.

Qu’est-ce que la complaisance au volant ?

La complaisance au volant se caractérise par une diminution progressive de la vigilance et de l’attention du conducteur. Cette baisse de concentration peut être attribuée à plusieurs facteurs :

  1. La routine et l’automatisation :
    • Les trajets répétitifs ou familiers favorisent un mode de conduite semi-automatique. Le conducteur a l’impression de connaître parfaitement les dangers potentiels et relâche son attention.
  2. L’excès de confiance :
    • Les conducteurs expérimentés peuvent surévaluer leurs capacités et minimiser les risques liés à l’environnement ou aux autres usagers de la route.
  3. La fatigue ou l’ennui :
    • De longues heures de conduite, notamment sur des routes monotones comme les autoroutes, peuvent entraîner une perte de concentration.
  4. Les distractions :
    • Qu’elles soient internes (pensées personnelles, fatigue mentale) ou externes (téléphone, GPS, musique), les distractions amplifient le risque de complaisance.

Les conséquences de la complaisance au volant

Les répercussions de la complaisance peuvent être graves, tant pour les conducteurs eux-mêmes que pour les entreprises :

  1. Accidents :
    • Une vigilance réduite diminue la capacité à réagir rapidement à des événements imprévus, tels qu’un freinage brusque ou un obstacle sur la route.
  2. Dommages humains et matériels :
    • Les conséquences des accidents peuvent inclure des blessures graves, des vies perdues et des coûts financiers élevés pour réparer les véhicules ou compenser les pertes.
  3. Impact sur la productivité :
    • Un accident entraîne des interruptions d’activité, des retards dans les livraisons ou les services, et des absences prolongées des employés.

Comment prévenir la complaisance au volant ?

La prévention repose sur des actions concrètes, impliquant à la fois les employeurs et les conducteurs :

  1. Formation et sensibilisation :
    • Organiser des formations régulières sur la sécurité routière et les dangers de la complaisance. Les simulations et exercices pratiques permettent de maintenir l’attention des conducteurs.
    • Simulateurs de conduite : Recréer des situations courantes ou inattendues, comme le freinage d’urgence ou des conditions météorologiques difficiles.
    • Mises en situation sur route fermée : Tester les réactions face à des obstacles ou à des scénarios dangereux dans un environnement contrôlé.
    • Exercices de gestion des distractions : Proposer des parcours où les participants doivent gérer des distractions simulées, comme des appels ou des notifications, tout en restant concentrés. Nos formations e-learning vous permettent des parcours adaptés.
    • Ateliers de pleine conscience : Enseigner des techniques pour maintenir une attention active et éviter le mode « pilote automatique ».
  2. Technologies d’assistance à la conduite :
    • Installer des systèmes comme l’alerte de franchissement de ligne, le freinage d’urgence automatique ou la détection de somnolence.
  3. Réduction de la monotonie :
    • Alterner les itinéraires et les horaires pour éviter la routine.
  4. Encourager les pauses :
    • Insister sur l’importance de pauses régulières, surtout lors de longues périodes de conduite.
  5. Suivi et évaluation :
    • Établir des indicateurs clés pour surveiller la performance des conducteurs et identifier les comportements à risque.

Rôle de l’entreprise dans la prévention

Les employeurs jouent un rôle crucial dans la réduction de la complaisance au volant. En mettant en place une culture de sécurité forte, ils peuvent inciter leurs salariés à adopter des comportements responsables. Cela passe par :

  • L’élaboration d’une politique claire en matière de sécurité routière.
  • La communication régulière sur les bonnes pratiques et les attentes.
  • L’investissement dans des outils et des formations adaptés.

En conclusion, la complaisance au volant constitue un danger invisible mais présent dans le quotidien des conducteurs professionnels. Adopter une approche proactive et préventive est essentiel pour garantir la sécurité des employés et optimiser les performances des entreprises.

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